Impressions de voyage - 2
La pauvreté, partout... Dans les villes, bien sûr, mais aussi dans les campagnes, peut-être plus perceptible à notre regard parce que plus colorée ?
La misère s'abrite sous des lambeaux de tissus, sous des bâches trouées ou de simples sacs de plastique, de ceux qui jonchent le bord des routes et tapissent les champs. Elle se réfugie dans les restes d'habitations accrochés à flanc de colline sans eau, elle couche ses enfants sous des carcasses de car rouillés sur un rond-point.
La mendicité l'accompagne, avec sa hiérarchie : les hommes prennent aux femmes qui prennent aux enfants dont les plus grands prennent aux plus petits... Difficile de résister à la tentation de donner, et totalement déconseillé pourtant.
Nous avons vu là-bas les gitans des origines, bien loin des caravanes rutilantes de chez nous, mais avec la même volonté d'aguicher et d'accrocher l'oeil, jusqu'au sordide : comment ne pas avoir le coeur soulevé par cette femme (cette mère ?) qui appâte le touriste en trimbalant un bébé qui dort, bouche ouverte (mais vit-il encore ?), sous les 35 °C d'un soleil printanier, en psalmodiant "Pas eau, pas lait..." Ailleurs, une petite fille dit : "Pas bonbon, euro..." A chaque nationalité le vocabulaire adapté.
A Delhi, nous sommes entrés, pieds nus, dans le grand temple sikh, le Gurudwara Bangla Sahib, après être passés par le pédiluve, le tête couverte d'un foulard jaune, et nous nous sommes assis par terre, parmi d'autres touristes et des fidèles (qui répondaient à leurs appels téléphoniques !), pour écouter "en live" de très beaux chants liturgiques chantés 24h/24 par des prêtres qui se relaient. Puis nous avons vu la cuisine, où 2 à 300 repas sont préparés deux fois par jour par des volontaires pour être distribués aux plus pauvres, 7 jours sur 7 ! Subventionnées (en partie ?) par les aumones déposées par les croyants et autres donateurs. N'est-ce pas le moment de soulager sa conscience ?